Je dédie le présent site internet à Maman, à Papa, à Josette, défunts, qui m’ont constamment et sans retenue vivement encouragé et soutenu dans la poursuite de ma peinture.

 

Ma peinture ne peut se réduire à un ensemble monolithique et répétitif.

Tout au contraire – et je n’ai pas fini de peindre – ma peinture se présente sous plusieurs périodes – plus ou moins longues dans la durée – mais toutes représentatives de mon humeur du moment, de ma situation matérielle, de ma volonté en tout état de cause de douter, de me remettre en question sur chaque réalisation, et surtout de rester moi-même, envers et contre tout. Il n’y a pas de peinture sans volonté d’une évolution, qui soit bien entendu positive. Je n’emploie pas – à dessein – le mot progrès en ce qui me concerne, car dans la peinture il n’a pas lieu d’être. Je n’ai pas l’intention de polémiquer, mais on peut dire qu’il n’y a pas de progrès en peinture. On reçoit des influences et c’est mon cas, mais c’est tout.

Je présente une œuvre qui est en marche, faite d’ensembles cohérents mais dont la durée s’inscrit dans des limites de temps précises, mettant en évidence des veines, comme on dit dans la mine, ces mêmes veines ayant un tenant et un aboutissant.

Une des constantes de mes périodes est que je ne reviens jamais en arrière. La peinture est « jetée » au sens de faite et n’est plus à faire. Rien n’est à ajouter ni à retrancher. Le couperet est tombé.

Au cours de mes nombreuses pérégrinations j’ai été très influencé du plus profond de moi-même, j’oserai dire que je suis tombé amoureux du lieu géographique où j’habitais. Et ma peinture en a subi les conséquences, au meilleur sens de ce terme.

Pour ne prendre qu’un exemple, j’ai vécu en Côte d’Or et notamment à DIJON pendant 16 ans. J’ai eu largement le temps d’adorer – je ne dis pas aimer – c’est plus fort – les paysages – les triages de chemin de fer – la route des grands crus vinicoles – comportant une lumière si particulière, faite de contrastes frappants entre les immenses étendues de vignobles quasiment jaunes – la Côte d’Or n’a pas usurpé son nom – et les ciels que dessinent les horizons à perte de vue composés de collines et blotti entre deux un petit village qui ne se fondait pas avec le reste.

Tout celà était terriblement picturale et je n'abondais plus tant je recevais de coups de massue, faites de sensations très fortes, très intimes, presque comme une blessure.

Et puis j’ai changé d’horizon, je veux dire que je me suis physiquement déplacé dans une autre région de la France et j’ai reçu de plein fouet une autre lumière, qui a donné lieu à des sensations que je n’avais pas connu avant et partant j’ai aussi reçu d’autres influences, j’ai été le témoin d’autres méthodes d’investigation et ma peinture a changé. J’ai voyagé à Paris où j’ai eu l’opportunité de rencontrer de grands peintres qui m’ont ouvert des horizons nouveaux.

Comme je le disais au début je n’ai pas progressé mais le contact avec une autre vision de la peinture m’a laissé « pantois » et j’ai subi de manière violente une évolution à laquelle j’étais loin de songer.

Mes peintures ont changé de formats – enfin je veux dire les 30 et 40 Figure et Paysage. Ca m’a permis de mieux cerner ma pensée, d’être plus dense sur un point précis. Je commençais mes peintures soit par le centre dans certains cas, soit par l’angle – supérieur ou inférieur – et je n’avais pas idée que je trouvais une autre liberté.

Et j’ai laissé PARIS – qui m’a beaucoup influencé – pour travailler dans ma province lyonnaise – cette dernière expression n’étant pas exhaustive car comportant tous les départements limitrophes.

Comme je viens de le dire j’ai eu plusieurs périodes – la vie d’un peintre ne comportant pas uniquement et de manière réductrice une vie monocorde sans aventures sentimentales. Bien entendu je n’entrerai pas, dans cet état d’esprit, dans le détail de ma vie privée qui ne regarde que moi, mais force est de constater que dans les années 75 jusqu’à 80 j’ai peint de manière différente – Portraits de femmes – voyage dans le MIDI de la France et peintures influencées par le soleil violent qui créait chez moi la volonté de saturer mes tons et de diversifier mes nuances, passant volontiers d’un bleu clair à un rose se nuançant de brun et d’ocres.

Et puis il y a eu la période de 80 à 90 où j’ai repris les très grands formats – 120 F – et où j’ai fait preuve de nouveauté dans la mesure où je me suis laissé influencé par les courants de peintures de support surface, notamment. Mais il n’y a pas eu que cela. La peinture à thème m’a intéressé et j’ai aimé composer des peintures de grands formats sur des phénomènes de société comme le divorce, comme la maternité, comme la condition de l’homme dans la vie du couple.

Je voulais l’écrire plus haut dans cette préface, mais comme je n’ai pas souhaité faire un texte tant exhaustif que chronologique, il m’a semblé bon de terminer en parlant de mes visites à ROME en Italie où j’ai eu l’occasion de faire des peintures sur le « LUNGO TEVERE », traduisez le Tibre, fleuve qui traverse la ville de Rome.

En tout cas je suis heureux d’avoir pu contribuer à exposer de manière manuscrite ma peinture avec toutes ses variantes.

 

R. P.