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Cette période est marquée de coups de tonnerre dans ma vie d’homme et dans ma vie de peintre. D’abord mon divorce d’avec Simone et la nécessaire séparation d’avec mon fils chéri. Mais je ne veux point épiloguer sur cette lamentable affaire, par stricte pudeur et par décence. Ensuite ma rencontre capitale avec un très grand peintre, qui m’a guidé et conseillé, Jacques Yankel, à Paris. Mais pour faire la synthèse des deux évènements, je citerai Staël et Braque qui ont un point commun et qui apportent de l’eau à mon moulin : la méfiance pour la théorie, la conviction que la vraie peinture fuit l’anecdote et qu’elle est d’abord affaire de mise en œuvre des moyens nécessaires à la constitution du « fait pictural », c’est à dire de plusieurs espaces « un espace visuel, un espace tactile, un espace manuel ». Enfin et pour corroborer ce qui précède, ma rencontre sentimentale avec Marie-Ange, professeur agrégé de géographie, et qui m’a énormément apporté sur le plan de mon équilibre psychologique et affectif. Elle a été ma muse et m’a servi de modèle à tous sens du terme. De cette période j’ai réuni « Wagons » (n°25), qui est le parangon même de la fuite de l’anecdote dont je parlais plus haut et dans le même esprit « Le machiniste » (n°72). Avec ma collaboration avec Jacques Yankel, j’ai beaucoup retravaillé au « panda » et je réunis « Soleil couchant » (n°49) et « Vue sur mer le soir » (n°88). Quant à Marie-Ange, je l’ai dit, mais je le redis, elle m’a tout apporté. C’est avec elle que j’ai travaillé sur « Bouquet d'arbres » (n°76), lavis à l’encre de chine noire, les ouvriers et les grutiers « Chantier à Lyon - Grutier » (n°77), « Les ouvriers » (n°78). Il faut préciser que ces deux dernières œuvres sont des travaux au panda. Mieux, j’ai fait avec Marie-Ange un somptueux voyage à Rome (Italie) dont j’ai rapporté « Villa romaine » (n°80), « Le pont Fabricius » (n°81), « Pont sur le Tévéré » (n°82), « Il Colosseo » (n°85), « Il castello Sant Angelo » (n°86). Et puis de fil en aiguille, toujours avec Marie-Ange j’ai rapporté, entre autre, du Midi de la France, « Le Mas Tollari » (n°70). Je n’ai pas le sentiment de m’être trahi au cours de cette période contrastée mais au contraire d’avoir considérablement évolué, tant sur le plan de mes thèmes que sur celui de ma « manière picturale ». Je commettrais une immonde bévue si j’oubliais qu’à Rome, la visite de la « Villa Médicis » m’a énormément influencé. Toujours dans le Midi de la France j’ai rapporté l’œuvre sur toile, peinte à l’huile « Chemin de terre » (n°32), ainsi que « Portrait de Marie-Ange aux seins nus » (n°35). Mais Marie-Ange est une sportive et tout naturellement elle m’a
conduit à peindre une peinture sur contreplaqué de format
50 F (soit 1,90 m * 1,10 m environ) « Les
canotiers » (n°45). Cette dernière peinture en fait
sur papier marouflé sur contreplaqué, a été
exposée à l’Hôtel de Ville de Lyon lors de la
manifestation de la jeune peinture en 1979. |