« (…) Mais on peut résumer la question en disant que, vraisemblablement dès avant 1410, Jan Van Eyck a réalisé un sérieux pas en avant, dans le domaine de la technique de la peinture à l’huile.

Les teintes principales utilisées par Jan Van Eyck sont le rouge, le jaune, le vert, le blanc et le bleu (…). Petit à petit, il a réalisé les éléments les plus rapprochés, pour finir par les personnages et les objets au premier plan. C’est là une constante de son art, qui ne connaît aucune exception (…). Quant aux « Epoux Arnolfini », un des chefs-d’œuvres de Van Eyck, Giovani Arnolfini et sa jeune femme Giovana Cerami sont représentés dans une chambre remplie d’objets familiers. Le miroir rond, suspendu au mur du fond reflète nettement outre les époux deux personnes dont l’une pourrait être Van Eyck ».

Ma « Nature morte au violon » s’inspire valablement du tableau de Van Eyck, non dans le donné à voir (les époux Arnolfini) mais dans la facture même des objets peuplant la pièce et naturellement le miroir. La gamme des couleurs que j’emploie se rapproche des rouges, des jaunes, des ocres, des verts, du blanc et les camaïeux de bleus.

Cette œuvre est une œuvre de première facture et d’inspiration très nette de Van Eyck dans son ensemble que j’admire. Le drapé du fond à droite est tout droit dans la lignée des drapés de Van Eyck et notamment mis en évidence dans les « Epoux Arnolfini ».

Pour résumer, il s’agit d’une œuvre figurative, mais déjà à connotation cartésienne.

 

La deuxième oeuvre présentée ici, « Nu féminin » assez paradoxalement s’éloigne à la fois de l’œuvre sus-citée, mais de la facture de Van Eyck. C’est un nu de trois quarts à gauche, assis dans un fauteuil, où dominent les pâtes picturales et la gamme de tons chauds (rouges, ocres, bruns, roses, camaïeux de beiges et de bistres).

Je me suis inspiré de toute l’école hollandaise de la Renaissance et notamment Rembrandt dans ses empâtements si célèbres.

Quoi qu’il en soit ces deux peintures appartiennent à un moment capital de ma vie (1959 – 1961) où j’avais de solides influences et où j’étais élève à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Dijon (21 000).

L’interruption de deux ans (de 1961 à 1963) due à la guerre d’Algérie, m’a permis de réfléchir sur ma peinture, sur son authenticité, et, on va le voir dans les périodes qui suivent, sur une profonde remise en question.